Wiki Itinéraire Gaston Couté
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Allant à Gargilesse , et tout en cheminant

Echouées telles des baleines, on voit dedans les champs

Des anciennes baignoires en faîence

Qui attirent l’œil par leur couleur blanche


Victimes d’un grand délaissement

Elles ont toutes quitté nos appartements

Pour s’en aller, comme de blancs cétacés

En quête d’un nouvel espace à coloniser


D’une autre manière, on pourrait aussi dire

Qu’ignorées de tous, elles se cachent pour mourir

Dans un monde très dur ou ne reste de place

Seulement pour les premiers de la classe


Aux baignoires de ville, elles peuvent faire la pige

Ayant connu jadis des vénus callipyges

Ainsi que des éphèbes et de blonds chérubins

Entrés, tout dénudés pour y prendre leur bain


Par d’antiques robinets, elles crachaient leur eau

Comme font en mer les petits cachalots.

Elles valent mieux que nos beaux jacuzzis

Alliant rusticité ainsi que poésie


Maintenant généreuses, elles offrent aux animaux

Durant l’été le bienfait de leur eau

Et retrouvent ainsi une seconde vie

Sous les yeux du passant étonné et ravi


 Robert Jégouic - Gargilesse - été 2011
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